4 cas en faveur de la traduction automatique (et 4 contre)

Quels textes se prêtent bien à la traduction automatique neuronale (TAN) et pourquoi? Quel type de post-édition– légère ou complète – faut-il appliquer au texte créé par la machine? Et dans quels cas la machine est-elle complètement dépassée? Nous avons les réponses.

Le concept de TAN a radicalement bouleversé l’industrie de la traduction ces dernières années. Grâce à l’apprentissage profond, les systèmes de TAN actuels sont capables d’enregistrer une quantité considérable d’informations sur les mots et les phrases à partir de textes d’entraînement, puis de les exploiter pour la production de nouveaux textes. En résultent des traductions fluides qui ressemblent de plus en plus à un texte original. Il convient toutefois de savoir pour quels canaux et types de textes le service de traduction automatique est réellement adapté. Et faut-il ensuite effectuer une post-édition légère (correction en surface) ou une post-édition complète (correction approfondie)?

Voici d’abord quatre cas adaptés à la TAN:

Communication interne

Les textes destinés à la communication interne d’une entreprise, comme les e-mails, les procès-verbaux ou les actualités Intranet, conviennent bien à une solution TAN. Une post-édition légère se prête bien à des fins internes, où la compréhension est décisive pour toutes les parties concernées.

Contenus générés par les utilisateurs, p. ex. évaluations

La traduction automatique est également envisageable pour les textes rédigés par les utilisateurs ou les clients, p. ex. les évaluations de produits, les feedbacks ou les commentaires sous des articles, notamment de blogs d’entreprises. Ils nécessitent seulement une post-édition légère pour remplir leur fonction d’orientation.

Informations de produits

La TAN permet de traiter efficacement de grandes quantités de textes. La traduction automatique avec post-édition complète est recommandée pour les informations de base sur le produit, comme les indications de contenu ou les données clés. Elle permet ainsi de contrôler des éléments cruciaux, p. ex. les unités de mesures étrangères. Les informations de produits ne doivent pas être confondues avec les descriptions de produits, beaucoup plus descriptives et incitatives, et qui se prêtent donc mal à la TAN.

Modes d’emploi

Les modes d’emploi dont le caractère est purement informatif peuvent également être traduits automatiquement. La base indispensable (comme d’ailleurs dans tous les autres exemples) repose sur un apprentissage profond de l’intelligence artificielle réalisé en amont, seul moyen de garantir l’exactitude technique. En outre, une post-édition complète garantit ici l’absence de fautes à l’impression.

 

Venons-en maintenant aux cas inadaptés à la traduction automatique:

Textes marketing

Les textes créatifs, slogans en tête, sont souvent peuplés de jeux de mots, d’expressions idiomatiques, d’ironie et d’autres procédés rhétoriques. Le but est de susciter l’émotion du client. Actuellement, la TAN n’est pas capable de traiter les éléments de style linguistiques. Les newsletters, articles de blog, publications etc. en lien avec toute campagne concernée font aussi partie des textes marketing. Dans ces cas-là, les textes ont besoin non pas d’une traduction simple mais d’une transcréation. Celle-ci permet d’adapter le texte au marché cible en misant sur la créativité.

Textes spécialisés

La mémoire de traduction peut certes être alimentée en connaissances spécialisées avec une base de données terminologique, mais la technologie ne suffit pas encore à traduire correctement des phrases complexes. Cela est notamment lié au problème de cohérence textuelle: l’ordinateur sait traduire couramment des phrases indépendantes, mais seulement les unes après les autres. Il lui manque le contexte fourni par un document global, ce qui explique qu’il ne parvienne pas à traduire de manière homogène des termes techniques dispersés dans plusieurs phrases. Il ne peut pas non plus utiliser certains concepts de manière ciblée ou les expliquer au besoin après une première mention.

Sites Internet et applications

Un site Internet doit offrir une navigation intuitive, de la page d’accueil à la dernière sous-page. Cela vaut également pour les applications sur les terminaux. Il faut créer des références textuelles et une expérience utilisateur – autre mot-clé que la traduction automatique actuelle n’est pas en mesure de traiter correctement.

Discours et présentations

A l’instar du marketing, la rédaction d’un discours réussi, p. ex. pour un événement d’entreprise ou une présentation professionnelle, dépend des procédés rhétoriques utilisés: climax, ironie ou jeux de mots créatifs seraient perdus dans une traduction générée par ordinateur. Tout comme l’efficacité du discours.

 

Pour résumer: la TAN est le bon choix lorsque les émotions n’entrent pas en ligne de compte. Les exigences de qualité posées au texte cible sont alors moindres, dans le sens où ce dernier n’a qu’une fonction informative. La qualité de la traduction automatique dépend toutefois d’un entraînement conséquent de la technologie: la machine doit auparavant avoir été alimentée en textes sources appropriés et entraînée afin que l’apprentissage profond soit efficace. Les textes créatifs et ceux avec une grille de lecture particulière, que ce soit au sein d’un document global ou sur plusieurs pages, doivent quant à eux être confiés aux experts humains de la traduction.

Photographie: Pexels(CC0)



Articles similaires


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *